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La Banque mondiale et l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) ont officialisé un partenariat majeur visant à soutenir l’usage sûr, sécurisé et responsable de l’énergie nucléaire dans les pays en développement. Cette collaboration marque une reprise significative de l’implication de la Banque mondiale dans le secteur nucléaire après plusieurs décennies d’éloignement. Face à une demande électrique croissante, qui devrait plus que doubler d’ici 2035 dans ces pays, cette nouvelle orientation cherche à concilier accessibilité, fiabilité et maîtrise des émissions. L’alliance entend ainsi accompagner les États dans la diversification de leurs sources d’énergie, en tenant compte de leurs ambitions nationales, notamment à travers les Contributions déterminées au niveau national (CDN).
Un nouvel engagement pour l’énergie nucléaire dans les pays en développement
La signature de cet accord entre Ajay Banga, président du Groupe de la Banque mondiale, et Rafael Mariano Grossi, directeur général de l’AIEA, formalise une coopération qui s’est intensifiée au cours des derniers mois. Après des années d’absence, le Groupe de la Banque mondiale réintègre le nucléaire parmi ses solutions énergétiques, avec une vision réaliste et pragmatique. Cette démarche s’inscrit dans un contexte où la demande en électricité augmente rapidement, en particulier dans les secteurs clés comme l’industrie, la santé ou l’agriculture. Offrir une puissance continue et stable est essentiel pour soutenir la croissance économique et le développement social.
Le nucléaire est ainsi considéré non seulement comme une source d’électricité à faibles émissions de carbone, mais aussi comme un moteur de création d’emplois qualifiés et un vecteur d’investissements qui bénéficie à l’ensemble de l’économie. Par ailleurs, sa capacité à réguler la fréquence du réseau contribue à l’intégration des énergies renouvelables intermittentes, telles que l’éolien ou le solaire. Cette complémentarité augure d’une transition énergétique plus équilibrée et fidèle aux réalités locales.
Les domaines prioritaires de la coopération entre la Banque mondiale et l’AIEA
Le protocole d’accord signé prévoit trois axes d’intervention essentiels. D’abord, le renforcement des connaissances dans le domaine nucléaire permettra à la Banque mondiale d’approfondir son expertise sur la sécurité, la sûreté, les garanties, la planification énergétique, ainsi que sur les innovations technologiques, la gestion des cycles du combustible et des déchets. Cette montée en compétence est cruciale pour accompagner efficacement les pays.
Ensuite, la prolongation de la durée de vie des centrales nucléaires existantes constitue une opportunité majeure. Nombre de réacteurs dans le monde approchent la fin de leur durée de vie initiale de 40 ans. Soutenir leur exploitation en toute sécurité, tout en costructeur, est un moyen rentable et peu émetteur de maintenir une capacité énergétique stable.
Enfin, la coopération vise à promouvoir le développement des réacteurs modulaires de petite taille (Small Modular Reactors – SMR). Ces technologies innovantes, plus flexibles et moins coûteuses à construire, correspondent particulièrement aux besoins et aux contraintes des économies émergentes. Le développement des SMR peut ainsi faciliter l’accès à une énergie propre et fiable dans des contextes variés.
Un contexte énergétique mondial en pleine évolution
Actuellement, 31 pays dans le monde exploitent des centrales nucléaires, qui fournissent environ 9 % de la production électrique globale et près d’un quart de l’électricité à faible émission de carbone. Par ailleurs, plus de 30 autres pays, principalement en développement, envisagent sérieusement d’intégrer cette source d’énergie à leur mix électrique. L’accompagnement de l’AIEA est fondamental pour garantir que ces nouveaux entrants disposent des infrastructures nécessaires pour gérer la sécurité et la sûreté nucléaires.
La Banque mondiale invite également d’autres institutions financières multilatérales et investisseurs privés à considérer le nucléaire comme une solution crédible à la fois pour la sécurité énergétique et la prospérité durable. Le défi du financement, notamment pour les SMR, demeure cependant un obstacle majeur à lever. L’accord signé constitue à cet égard une étape déterminante pour libérer les voies d’un investissement accru dans le nucléaire propre, particulièrement dans les régions où l’accès à l’électricité reste insuffisant.
Les enjeux économiques et sociaux du nucléaire dans les pays en développement
La stabilité du réseau électrique permise par le nucléaire est un facteur clé pour le développement économique de nombreux secteurs. Les industries manufacturières, les infrastructures publiques, les établissements de santé et les exploitations agricoles dépendent toutes d’une alimentation électrique sûre et continue. Sans cette base solide, il est difficile de créer les conditions propices à la création d’emplois et à la croissance durable.
Le nucléaire permet aussi d’offrir des emplois hautement qualifiés et stimule les investissements indirects. Ces impacts positifs s’inscrivent dans une dynamique à long terme où la technologie et la formation s’ancrent durablement dans les économies locales. L’attention portée à la sécurité, à la sûreté et à la durabilité est un gage de confiance pour les populations et les acteurs économiques. Ce partenariat entre la Banque mondiale et l’AIEA illustre bien cette volonté d’avancer avec rigueur et ambition, en prenant pleinement en compte les défis spécifiques rencontrés par les pays en développement.
Domaines | Objectifs | Bénéfices clés |
---|---|---|
Renforcement des connaissances | Formation en sécurité, sûreté, planification, technologies | Meilleure expertise et accompagnement adapté |
Prolongation de la durée de vie des centrales | Maintien en activité sûre des réacteurs existants | Source d’énergie peu coûteuse et faible en carbone |
Développement des SMR | Promotion de réacteurs modulaires et flexibles | Accessibilité accrue et déploiement facilité |
Le retour de la Banque mondiale dans le nucléaire témoigne d’une approche énergétique renouvelée, plus inclusive et parfaitement adaptée aux enjeux du XXIe siècle. Comment les pays en développement pourront-ils conjuguer au mieux l’innovation technologique, la sécurité et la durabilité pour bâtir un avenir énergétique fiable et respectueux de l’environnement ?
Un pas important pour les pays qui ont besoin d’énergie stable et propre. J’espère que cette collaboration permettra de surmonter les défis financiers et techniques rapidement.
C’est rassurant de voir la Banque mondiale revenir dans le nucléaire, mais qu’en est-il des risques liés aux déchets nucléaires ? La sécurité à long terme me semble primordiale.
Trop bien ! Les petits réacteurs modulaires semblent vraiment adaptés aux besoins des pays en développement. Ça peut vraiment changer la donne pour l’accès à l’électricité ⚡🙂
Mais faut pas oublié que le nucléaire, ça fait peur à baucoup de monde à cause des accidents passés… La sensibilisation et la transparence devront être au rendez-vous.
J’espère que les emplois créés bénéficieront surtout aux populations locales et que ce ne sera pas juste un grand projet pour les multinationales.