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Nikita Ermoshkin, ingénieur et ancien collaborateur de SpaceX, s’est lancé dans un projet audacieux visant à révolutionner la manière dont nous pilotons de petits avions. En 2020, ce pilote amateur a rapidement constaté la complexité excessive des petites aéronefs, malgré les avancées technologiques ailleurs, notamment dans l’automobile. Sa vision ? Simplifier le pilotage au point qu’il devienne accessible à tous, avec un apprentissage réduit à seulement une heure. Cette initiative se concrétise à travers la startup Airhart Aeronautics, qui propose un avion à la commande intuitive et facile d’utilisation, conçu pour transformer la mobilité régionale et démocratiser le vol personnel.
Repousser les limites de la complexité dans le pilotage
En apprenant à piloter, Ermoshkin s’est heurté à un obstacle majeur : la complexité des commandes traditionnelles. Les petits avions demeurent très techniques, avec de nombreux instruments et procédures, laissant aux novices une impression de lutte constante. Pour donner une image, il les compare à une voiture manuelle qui aurait deux volants, une allusion aux commandes à la fois lourdes et peu intuitives. L’objectif d’Airhart Aeronautics est donc clair : recréer une expérience utilisateur aussi simple que celle offerte par une transmission automatique dans une voiture. Une transformation qui met au centre une interface moderne et intuitive, permettant à n’importe qui de piloter un avion avec des gestes basiques et naturels.
Le prototype phare, nommé Airhart Sling, est né de ce concept. Basé sur une plateforme bien connue, le modèle à ailes fixes a été repensé avec une interface simplifiée : un seul manche qui permet d’agir sur la direction comme sur l’altitude. L’usage d’instruments de bord traditionnels est réduit, ce qui facilite la prise en main. Cette approche si novatrice contraste avec les tentatives d’autres acteurs recherchant des technologies disruptives comme les moteurs électriques ou les systèmes de propulsion futuristes. Chez Airhart, la nouveauté réside dans l’optimisation de l’expérience utilisateur, rendant le vol accessible, presque aussi naturel que conduire une voiture.
Développer l’aviation sur les infrastructures existantes
Un autre avantage de ce projet est sa capacité à s’appuyer sur la richesse des infrastructures aéronautiques déjà existantes. Aux États-Unis, plus de 19 000 aérodromes sont recensés, mais seuls une centaine sont dédiés au trafic commercial. Le reste correspond à des aéroports de petite aviation, souvent peu exploités et situés à proximité des zones urbaines. Ce « réseau caché » représente un formidable vivier pour le développement d’une aviation régionale agile et décentralisée. Airhart entend exploiter cette opportunité en proposant un avion abordable et facile d’utilisation, capable de relier rapidement des points généralement mal desservis.
Par exemple, un trajet routier classique entre Los Angeles et Mammoth Lakes prend environ sept heures, un temps long pour un déplacement régional. En avion, ce même trajet ne durerait que moins de deux heures. L’objectif est donc de convertir des trajets routiers longs en vols courts, accessibles au plus grand nombre. Le vol souvent perçu comme un loisir élitiste pourrait devenir une solution pratique pour la mobilité quotidienne. Le projet vise ainsi à créer un nouveau marché dans l’aviation, en rendant le vol aussi simple et fréquent que conduire en voiture.
Former un nouveau profil de pilote plus accessible
Le chemin vers cette démocratisation passe cependant par une simplification des contraintes réglementaires et de formation. Aujourd’hui, pour piloter un Airhart Sling, il faut détenir une licence de pilote privé traditionnelle. L’appareil est également classé dans une catégorie expérimentale, ce qui limite son usage commercial. Mais une réglementation en évolution, comme le programme MOSAIC proposé par la FAA, ouvre des perspectives encourageantes. Cette règle vise à faciliter la certification des avions légers pour un usage élargi.
En attendant cette évolution, la startup mise sur la simplicité de sa technologie. Lors des tests en simulateur, des personnes sans aucune expérience en pilotage ont réussi à décoller, voler et atterrir en moins de dix minutes. Cela traduit la facilité de maîtrise des commandes, très éloignée du cursus traditionnel qui demande plusieurs dizaines d’heures de formation.
Pour autant, Airhart ne prétend pas que le pilotage puisse se passer totalement d’entraînement. La priorité est d’alléger la charge d’apprentissage pour que l’avion devienne une extension naturelle de la conduite automobile, plutôt qu’un parcours professionnel ou un hobby élitiste. Les progrès de la formation, conjugués à une interface intuitive, pourraient ainsi démocratiser un nouveau type de pilote, élargissant de manière significative le nombre d’adeptes de l’aviation personnelle.
Une équipe expérimentée avec une vision ancrée dans la réalité
Le projet Airhart Aeronautics s’appuie sur un groupe d’ingénieurs riches d’une expérience solide dans l’aérospatiale, notamment au sein de SpaceX. Nikita Ermoshkin, après avoir contribué à la récupération des coques de fusée Falcon 9, a choisi de quitter cet univers hors-sol pour se concentrer sur un défi plus proche du quotidien : faciliter le vol régional. Son intérêt, initialement motivé par un simple désir personnel—pouvoir voler de Los Angeles à San Francisco pour manger un burrito—symbolise bien le souhait de rendre cette mobilité à la fois utile et accessible.
Cette ambition s’inscrit dans une tendance plus large où voler cesse d’être une activité réservée à une élite. Avec des professionnels de haut niveau à la tête du projet et une approche pragmatique, Airhart vise à créer un produit fiable, sûr et abordable. Leur force réside dans l’adaptation d’une technologie connue à un nouvel usage, sans chercher à réinventer les moteurs ni la structure des avions, mais en modifiant la manière dont l’utilisateur interagit avec la machine.
Trajet | Durée en voiture (heures) | Durée en Airhart Sling (heures) |
---|---|---|
Los Angeles → Mammoth Lakes | 7 | moins de 2 |
Los Angeles → San Francisco | environ 6 | environ 1,5 |
Le projet Airhart Aeronautics suscite aujourd’hui un intérêt grandissant. Sa capacité à transformer la perception et la pratique du vol pourrait bouleverser les habitudes de déplacement régionales, en rendant le ciel plus accessible que jamais. Reste à savoir si cette simplicité redéfinira durablement notre rapport à l’espace aérien et nos modes de transport personnels. Le futur du pilotage léger est-il en train de prendre son envol ?
Une vraie révolution si ça se confirme ! Pouvoir piloter un avion aussi facilement que conduire une voiture, c’est juste incroyable. Ça pourrait vraiment changer la mobilité régionale et désengorger les routes. J’espère que les autorités vont suivre pour simplifier les réglementations.
C’est super enthousiasmant, mais j’émet un doute : est-ce que réduire la formation à une heure ne risque pas d’être dangereux ? Le pilotage ça reste compliqué et le ciel imprévisible… J’aimerais bien voir les tests réels en conditions variées.
Je trouve l’idée géniale ! Et puis la comparaison avec la voiture : un seul manche, un contrôle super intuitif… Je vois bien ça comme la tablette volante que tout le monde peut utiliser. Vivement que ça arrive sur nos cieux 😊